Excellences Mesdames, Messieurs les Ministres
Monsieur le Président de la Conférence,
Monsieur le Secrétaire Général de l'Union Internationale des Télécommunications,
Mesdames et messieurs les Chefs de délégation
Distingués délégués, en vos titres, grades et qualités,
Mesdames et Messieurs, 

Au nom du Gouvernement de la République d’Haïti, de ma délégation et en mon nom propre, j’ai l’immense honneur de m’adresser à la 20eme édition de la Conférence des Plénipotentiaires (PP18) qui est la plus importante manifestation de l’Union Internationale  des Télécommunications (UIT). D’emblée, je tiens a exprimer mes sincères remerciements au Peuple et au Gouvernement des Emirats Arabes Unis pour leur accueil chaleureux et pour toutes les commodités mises à notre disposition dans cette ville féérique de Dubaï qui a déjà su nous gâter a l’occasion de la Conférence Mondiale des Télécommunications Internationales en 2012 (CMTI-12) et de la Conférence Mondiale de développement des télécommunications de 2014. 

Je voudrais saisir l’opportunité de cette chaire pour affirmer la compréhension que nous avons développée de notre mission à ces assises fortes de la PP18. Il s’agit, dans un premier temps, de contribuer au renouvellement du personnel dirigeant de l’Union dans l’esprit qu’elle continue à constituer l’institution internationale de référence pour le développement harmonieux des Télécommunications et des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans le monde ; et dans un second temps, de nous approprier, dans  toutes ses composantes, de la feuille de route de l’Union de manière à nous assurer que nous sommes arrimés au train des évolutions en cours et à venir et par ainsi, nous donner les moyens, matériaux et méthodes, pour ne pas constituer un maillon faible ou un chainon manquant dans l’écosystème de la gouvernance mondiale des TIC. 

Ainsi conçu, est-il nécessaire de réaffirmer notre credo que les technologies de l’information et des communications constituent un moteur essentiel du développement socio-économique et culturel de nos pays et qu’aucun projet de développement ne peut se concevoir sans une intégration effective de ces  outils dans nos plans nationaux. En effet, de PP en PP, de CMDT en CMDT et plus mémorablement à travers les assises du SMSI, nous avons été témoins d’une dynamique forcenée, concourant à circonscrire l’évolution des TIC au service du développement humain. 

Par-delà les difficultés de tous ordres confrontes par la République d’Haïti pour se donner les moyens de se saisir des immenses opportunités offertes par ces technologies, nous avons cheminé en visibilité directe des objectifs poursuivis par la communauté internationale et adhéré à toutes les stratégies qui devaient nous conduire à la terre promise des avantages universels que tout système de communication bien géré devait garantir. 

Par ainsi, nous avons initié toutes les reformes préconisées qui devaient nous permettre, de comptabiliser des résultats significatifs  dans notre positionnement productif et valorisant dans le secteur, selon les promesses de nos accompagnateurs financiers, en l’occurrence, la Banque Mondiale et l’USAID qui nous ont apporté un appui décisif dans ce registre. En effet, l’évaluation qu’il nous a été donné de faire des résultats de ces reformes montre que des ajustements, corrections et aménagements forts sont indispensables si, à l’égal d’autres pays qui ont engagé les mêmes reformes, la République d’Haïti, peut mettre le cap sur l’émergence suivant une échéance optimiste à partir d’un agenda numérique maitrisé. 

Néanmoins et tout en intégrant ces corrections et dans un esprit d’innovation, l’Administration haïtienne des télécommunications, sous l’impulsion visionnaire du Président de la République, Son Excellence Monsieur Jovenel MOISE s’est doté d’un plan stratégique qui ambitionne de sortir des travers institutionnalises par les reformes en vue de rattraper les retards et d’aménager des raccourcis qualitatifs et quantitatifs à l’exploitation du potentiel des TIC pour le développement du pays. 

Le plan d’actions se décline suivant cinq piliers d’actions complémentaires, en ligne avec l’agenda 2030 de l’Union,  dans l’objectif de: 

  1. Créer un environnement propice prenant en compte la réforme, à très court terme, du cadre juridico-réglementaire du secteur, non réalisée dans le contexte du désengagement de l’Etat de l’exploitation du secteur ; 
  2. Consolider l’infrastructure des télécommunications par la définition et la mise en œuvre de nouveaux cahiers de charge, dans le contexte  de la 4G et des autres technologies émergentes afin de nous assurer de développer une infrastructure de large bande pour ne pas continuer à entretenir une infrastructure au rabais en regard des besoins de développement du pays. 
  3. Réaliser l’aménagement numérique du territoire pour favoriser une appropriation systématique des technologies de l’information par l’ensemble des collectivités en mettant à leur disposition l’équipement nécessaire pour accéder à l’infrastructure globale de l’information. A cet égard, la nouvelle administration des télécommunications a développé un produit appelé  « Bornes d’inclusion à l’Economie Numérique (BIENs) » qui dépasse le cap restrictif des téléventes communautaires polyvalents d’antan en intégrant la dimension de création de richesses en relation avec la vocation économique des communautés dans lesquelles ces biens seront implantés. 
  4. Orchestrer l’intégration du pays dans la société de l’information par le développement d’applications et de programmes concourant a la mise en œuvre des lignes d’action du SMSI. Qu’il s’agisse de l’e-gouvernance, des Services financiers numériques, de la Cyber sécurité, de la télé-médecine, du télé-enseignement, etc… 
  5. Développer les capacités nécessaires  pour donner à chaque haïtien la possibilité de devenir acteur dans la société de l’information en construction. Dans ce registre, la nouvelle administration priorise la mise en place d’un Centre de Formation en Télécommunications et de Développement des Capacités (CFTDC) pour adresser les besoins tant au niveau de la régulation que dans les autres sphères de la gestion des réseaux et des usages.  

Mesdames et messieurs 

La République d’Haïti est Membre de l'UIT depuis le 10 octobre 1927 et, malgré la période difficile qu'elle a connu ces trente dernières années, elle n'a pas ménagé ses efforts pour participer activement aux travaux de l’Union. Nous voudrions à cet égard féliciter le Secrétaire Général de l'UIT pour le soutien et l'assistance apportés à Haïti, et réitérer notre volonté de renforcer la collaboration avec notre Union en participant et en contribuant plus activement à ses travaux en intégrant d’autres sphères de l’Union pour y renforcer notre présence.

Nous plaçons beaucoup d’espoir dans les résultats de la PP18 quand à la quête d’accompagnement nouveau qu’implique la mise en œuvre de notre programme d’actions en rupture avec certains paradigmes du passé qui n’ont pas su accoucher les résultats escomptés. 

Nous comptons sur la nouvelle administration pour faciliter les interactions avec toutes les parties prenantes autour des rattrapages nécessaires notamment, avec les administrations ayant bénéficié de notre vote à ce PP18 et qu’ils prennent note de notre expression d’intérêt à renforcer notre présence au sein de l’Union et faire valoir l’exemple d’un modelé d’engagement réussi et de nous apporter leur soutien dans cette quête pour les quatre prochaines années et au cours de la PP22 que nous souhaiterions voir comme un marqueur sur le chemin de l’émergence. 

Je voudrais terminer mes propos en formulant le vœu que les résultats des travaux de la Conférence soient à la hauteur de nos attentes et réaffirmer la volonté de la République d’Haïti de prendre une part active dans la nouvelle société mondiale de l'information que nous avons à forger ensemble. 

Je vous remercie pour votre aimable attention.